CONSEILS NUTRITIONNELS PENDANT ET APRÈS UN CANCER DU SEIN

Cindy LOUVET

Diététicienne-Nutritionniste depuis 15 ans.

Consultations en cabinet à Paris dans le 17ème ou en téléconsultation.

Membre du Réseau Oncodiet (prise en charge pendant et après un cancer).

 Faut-il se soucier de son alimentation pendant un cancer, la réponse est un grand : OUI ! 

Aujourd’hui, nous le savons, l’alimentation tient un rôle important : elle permet notamment de soutenir les traitements et d’améliorer leur tolérance. De plus, elle participe à lutter contre la fatigue, renforcer l’immunité et à stabiliser le poids.

En bref, le maintien d’un bon état nutritionnel contribue à se donner toutes les chances de réussite du traitement.

L’ ALIMENTATION PENDANTS LES TRAITEMENTS 

Pour maintenir votre état nutritionnel, faites 3 repas réguliers et équilibrés. Prenez au moins 20 minutes pour manger et mastiquez bien.

Aux repas principaux, associez une source de protéines (viande, poisson, œuf, légumineuses, tofu…)

Pour maintenir la masse musculaire, des légumes pour l’apport en fibres et en vitamines et des féculents pour l’énergie. Vous pouvez terminer votre repas avec un laitage ou du fromage et un fruit.

 Cependant, pendant la période de chimiothérapie, vous pouvez ressentir certains effets secondaires : une fatigue importante, perte d’appétit, nausées, troubles digestifs (constipation, diarrhée), inflammation de la bouche (mucites buccales), aphtes, altérations du goût…Ces effets, bien que transitoires et très individuels, sont responsables d’une perturbation de l’état nutritionnel et entrainent parfois une perte de poids.

• En cas de nausées, vomissements

Buvez de l’eau suffisamment : pour ne pas vous déshydrater, par petites quantités en dehors des repas. Préférez les boissons fraîches ou gazeuses non sucrées comme les eaux pétillantes. Si vous n’aimez pas le goût de l’eau, vous pouvez l’aromatiser en laissant quelques morceaux de fruits frais infuser pendant toute une nuit.

Ne vous forcez pas à faire 3 repas par jour. Manger quelque chose peut aider à soulager une nausée légère, faites plutôt 6 petits repas.

Consommez des aliments tièdes ou froids : soupes, purées de légumes, flans, entremets, fromage, fruits, compotes, aliments secs (pain, biscottes, biscuits secs…)

Limitez les aliments à « goûts forts » ou qui peuvent entrainer des inconforts digestifs (plats épicés, ail, choux, légumineuses…), les aliments riches en matières grasses (plats en sauce, fritures/panures, charcuteries ou viandes grasses, beignets, mayonnaise…).

• En cas de troubles du transit

Mangez lentement en mastiquant correctement. Veillez à avoir un apport hydrique de 2L litres par jour pendant la chimiothérapie pour faciliter l’élimination des déchets. Quelques conseils nutritionnels pendant les jours où le transit est perturbé.

• En cas de constipation

Privilégiez les fruits et les légumes ainsi que les légumineuses, les féculents complets (lentilles, pois chiche, pâtes complètes, quinoa…). Veillez à en consommer à chaque repas.

Consommez 2 à 3 des laitages par jour.

Evitez l’alcool, le thé et le café forts.

Faites un peu d’exercice : marche, renforcement de la ceinture abdominale.

• En cas de diarrhée

Faites des repas légers, évitez les préparations grasses ou en sauce, les charcuteries, les aliments fermentés, les aliments épicés (utilisez plutôt des herbes aromatiques, citron).

Consommez des laitages ou du lait délactosé, des fromages à pâte cuite (emmental, cantal, compté…).

Evitez les crudités, les fruits non pelés, les légumineuses (lentilles, haricots blancs/rouges…) les fruits oléagineux ainsi que les céréales complètes.

Evitez l’alcool, le thé et café forts, les boissons ou aliments glacés.

Préférez certains fruits et légumes riches en pectine : banane bien mûre, betterave, pomme (râpée ou en compote), gelée de fruits, compote pomme-coing, carottes cuites. 

• En cas d’inflammation de la bouche (mucite)

Maintenez une bonne hygiène buccale. Favorisez les aliments doux et neutres en goût, l’alimentation plutôt molle voire liquide. Consommez des plats froids ou tièdes. Si c’est douloureux, vous pouvez boire à la paille pour éviter le contact dans la bouche

.Certains aliments peuvent être apaisants notamment les aliments lactés : lait, yaourt, crème glacée, dessert lacté, également les aliments en purée, jus de carottes, sorbet, melon, banane. Evitez les épices trop piquantes (paprika, poivre, moutarde…), les aliments vinaigrés (cornichons…), très salés (saucissons, pâtés…), au goût fort, acides comme les jus de fruits ou âpres et trop fibreux. Le médecin peut vous prescrire un traitement médicamenteux en fonction de l’intensité de la douleur.

• En cas de perte de poids

Fractionnez votre alimentation en faisant 6 à 8 repas et choisissez plutôt des aliments riches en protéines et en énergie. Buvez plutôt en dehors des repas.

Vous pouvez enrichir vos laitages (petits suisses, fromage blanc…) avec de la poudre de lait écrémé, de la confiture ou du miel et vos plats avec du gruyère râpé, des morceaux de jambon, de petites pâtes ou semoule dans vos soupes. Si vous n’arrivez pas à vous alimenter suffisamment, que votre perte de poids est rapide et qu’elle ne se stabilise pas malgré votre alimentation, contactez votre médecin afin qu’il vous prescrive des compléments nutritionnels oraux.

L’alimentation après les traitements

Dès que les effets secondaires s’atténuent, reprenez une alimentation bien équilibrée et variée. Près de la moitié des femmes touchées par le cancer du sein prennent du poids après les traitements. Principalement en lien avec la baisse de l’activité physique et les traitements hormonaux. Le surpoids reste un facteur de risque de développer un cancer, il est important de revenir à un poids santé. Dès que la fatigue diminue, reprenez une activité physique régulière et modérée (au moins 30 minutes par jour), que vous pouvez compléter avec 1h d’activité physique plus soutenue.

Faites 3 repas réguliers, évitez de grignoter.

Buvez entre 1,5L et 2L d’eau par jour.

 QUAND ET QUI CONSULTER ?

Consultez un professionnel de la nutrition si vous ne savez pas comment équilibrer vos repas, si vous perdez ou prenez du poids, si vous avez tout simplement plein de questions sur la nutrition et le cancer…

Pour vous accompagner dans votre alimentation et bénéficier de conseils personnalisés, vous pouvez être suivi par une diététicienne-nutritionniste à l’hôpital ou en ville dans le cadre du réseau Oncodiet dont je fais partie.

Pour plus d’information:

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 By @Rose Sein / ©Paule Francisque ATOK